samedi 5 septembre 2009

De retour à Paris - une histoire de lamaneur

Après avoir passé une semaine et demi sur l'île bretonne sur laquelle ma famille a une maison, me voilà de retour à Paris. Il me reste une semaine encore de vacances et je compte bien en profiter.
Certains amis m'ont fait remarquer que j'aurais pu rester en Bretagne. Effectivement, j'aime beaucoup cette maison et il est arrivé, pendant des années, que j'y reste seul une fois tout le monde parti. Mais peut-être que mon caractère solitaire s'atténue, mais en tout cas, après le départ de mes parents, de mes amis, le bar fermé et les rues de l'île vides, je me suis senti moi-même vide. Donc retour à Paris, d'autant que j'apprécie toujours autant de profiter un peu de mon appartement.

Un mot encore sur ces vacances. Pendant des années, dans le port de cette île, j'ai été lamaneur. Ça a occupé une grande partie des années de mon adolescence, puis j'ai parfois fait des remplacements de matelots à bord des "passeurs", les navettes qui font la liaison avec le continent. A l'époque j'étais timide et réservé, et trouver ma place parmi les marins ça m'avait permis de sortir de ma coquille, et aussi d'être "quelqu'un" : les bateaux à passagers qui desservent l'île étaient petits à l'époque et ils se passaient très bien de lamaneur en général, mais toute l'île me connaissait et les équipages avaient finis par prendre l'habitude de compter sur moi tous les jours de mi-juillet à fin aout et ça a duré jusque vers 1998...
Encore maintenant, il ne se passe pas une journée quand je suis là-bas sans que j'aille au port, prendre une garde ou deux, saluer les équipages que je connais, voir comment les choses se passent et dire bonjour aux plaisanciers du port dont certains sont aussi des amis. De tout ce que j'ai fait dans ma vie, ce port est ce qui reste de plus constant et régulier... c'est peut-être curieux qu'à 35 ans je fasse encore quelque chose que j'ai commencé à 11 ans (prendre les amarres) mais ça a vraiment de l'importance pour moi, et mes vacances ne seraient pas complètes si je ne le faisais pas. J'ai des millions de souvenirs dans ce port et peut-être que, en continuant à y aller, c'est une façon de les faire revivre.

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